Contribution de Vienne Citoyenne à la consultation relative au projet d’Aménagement du Boulevard du Rhône à Vienne
une concertation qui n'en est pas une, un projet utile qui pourrait être amélioré
Vienne Citoyenne tient à contribuer par cet avis, à la concertation règlementaire relative au projet d’aménagement du boulevard du Rhône.
En premier lieu, nous approuvons le principe de réaménagement de cette voirie en ce qu’il permet une réduction de la vitesse, une végétalisation du linéaire et une valorisation de cette entrée nord de Vienne. Nous regrettons que cet aménagement n’ait été envisagé dans la même temporalité que la sécurisation engagée par le Département de l’Isère en 2013 sur le carrefour au niveau du chemin des Lônes, par souci de cohérence et de vision d’ensemble.
Nous souhaitons attirer l’attention sur les points suivants :
1. une concertation règlementaire inexistante dans son ambition participative
Comme pour chaque concertation règlementaire, Vienne Condrieu Agglomération développe une démarche minimale d’information des habitants :
- une réunion publique sous un format classique « descendant »,
- deux permanences organisées en semaine et en journée, excluant la participation des personnes travaillant durant ces heures (14h-16h),
- deux registres à disposition des habitants disponibles aux seules heures de bureau,
- une plateforme numérique sous un format « appel à idées (9 idées déposées au 6 mars),
- un document mis à disposition, complexe et incompréhensible pour qui ne maîtrise pas le vocabulaire technique. Sa présentation n’inclue pas la correspondance des différents plans de coupe sur le linéaire, ce qui le rend inexploitable.
La démarche est intégralement descendante, sans dimension « d’aller vers ». L’objectif de cette « concertation » est donc de répondre à une obligation légale mais pas de recueillir une parole habitante susceptible d’être prise en compte. L’existence même de la concertation surpasse la volonté, en réalité inexistante, d’entendre les habitantes et les habitants.
Le document versé à l’appui de la concertation ne cache pas le fait que le programme est déjà finalisé. Les éléments de réponse apportés aux quelques questions posées lors de la réunion publique du 8 février dernier l’ont également confirmé.
Comme nous le rappelons et ne cesserons de le rappeler, une concertation suppose un véritable échange entre habitants, techniciens et élus. C’est une communication qui se doit d’être collective, par le biais d’ateliers participatifs, de groupes de discussion, de comités consultatifs par exemple. Les citoyens doivent pouvoir avoir un impact réel sur la prise de décision.
Nous regrettons vivement que ce projet structurant pour Vienne et le quartier d’Estressin n’ait pu faire l’objet d’échanges avec les Viennoises et les Viennois en amont du projet et non seulement comme c’est le cas, d’une information quelques mois avant le début des travaux.
2. Un parti pris esthétique à pousser davantage
L’intérêt du projet est double, réduire la vitesse et valoriser l’entrée de ville. Sur ce deuxième point, nous notons positivement les efforts de végétalisation sur un site contraint.
Nous regrettons néanmoins le maintien des glissières existantes côté Rhône évoquée p9 du document même si ce dernier reste très imprécis en la matière puisqu’il évoque p10 des glissières bois-acier et des « glissières devant dénivelés » avec un point d’interrogation qui ne facilite pas la compréhension.
Outre que les glissières actuelles en bordure du fleuve montrent des signes de vieillissement peu esthétiques, elles participent fortement à « l’identité autoroutière » de la voirie. Nous proposons en lieu et place des barrières pour ouvrages d’art (cf illustrations ci-contre) qui pourraient marquer plus avantageusement l’entrée dans la ville, et assurer une continuité plus logique avec le garde-corps installé le long du parcours modes actifs situé plus au sud.
Par ailleurs la liaison physique avec le carrefour au niveau du Chemin des Lônes, qui semble faire partie du périmètre du projet (p2 du document de consultation) est impensée. Ce carrefour est pourtant la vraie entrée de Ville, le premier marqueur visuel, aujourd’hui peu valorisant. Le document de consultation est silencieux sur les intentions d’aménagement à ce niveau. Cette partie située hors agglomération, relève de la responsabilité du Département de l’Isère. Une vision commune et coordonnée sur cette entrée de Ville reste à imaginer avec la collectivité départementale.
3. L’installation bienvenue d’une noue, non dénuée de contrainte.
L’installation d’une noue permettant de recueillir les eaux de pluie est une bonne chose. Nous nous interrogeons néanmoins sur deux points :
La capacité de la noue doit permettre le stockage d’une quantité de pluie engendrée par un orage décennal. Les éléments techniques figurant dans le dossier ne précisent pas le fonctionnement de cette noue et ne nous permettent pas d’évaluer cette donnée. Nous alertons néanmoins sur les difficultés récurrentes d’évacuation des eaux de pluie sur les quais du Rhône. Les aménagements récents du quai plus au sud ont engendré des difficultés qui doivent alimenter le retour d’expérience.
Les noues nécessitent par ailleurs un entretien soutenu d’autant qu’elles constituent un milieu plus sensible aux plantes invasives. Le curage est nécessaire tous les 5 à 10 ans selon le niveau d’envasement et le nettoyage des exutoires au minimum une fois par an. Les feuilles et les déchets doivent être ramassés et les zones enherbées tondues. L’aménagement proposé envisage un passage pour cet entretien (cf : plan de coupe noue étanche p10). Il conviendrait néanmoins de s’assurer que la largeur de ce passage permette l’aménagement en sécurité par les agents de la Ville tout en dissuadant son utilisation pour les piétons.
4. Des fonctionnalités du boulevard qui auraient pu être repensés
L’aménagement du boulevard du Rhône reprend le linéaire de la D1407 sans changement dans ses fonctionnalités. La voie reste en 2x2 voies et les carrefours et croisements sont maintenus à l’identique.
Ce projet structurant aurait mérité une réflexion plus approfondie sur les fonctionnalités du quai Claude Bernard (D4). Ce d’autant que cette voie sert de voie de report lorsque le boulevard est embouteillé. Nous sommes en réalité en présence sur l’ensemble du linéaire étudié de 3x2 voies parallèles. Cette réflexion s’imposait donc selon nous quand bien même le souhait de différencier les dessertes est louable (rien n’est cependant évoqué sur un tel arbitrage dans le dossier de consultation).
Ainsi, nous proposons, comme ce fut le cas au début des années 2000 sur l’aménagement de la N7, qu’un giratoire soit aménagé au niveau de la rue Pierre et Marie Curie. Cet aménagement permettrait de désenclaver le quartier du Grand Estressin, de contribuer davantage au ralentissement des véhicules, de réduire le trafic de report sur la D4 et au niveau du passage très contraint du chemin des Lônes sous l’A7.
Toujours dans la logique de limiter le report du trafic entre le boulevard du Rhône et les quais Claude Bernard et Pasteur, un réglage de la durée des feux de signalisation nous semble indispensable, au niveau du confluent Sévenne - Rhône, indépendamment des aménagements entrepris. En effet, la durée des feux est actuellement plus favorable aux véhicules venant du quai Pasteur ce qui contribue grandement au report des véhicules sur cette voie destinée à la desserte de quartier par des véhicules souhaitant éviter les embouteillages du boulevard.
Synthèse des préconisations de Vienne Citoyenne :
1. Substituer les glissières de sécurité côté fleuve par des barrières pour ouvrages d’art, plus qualitatives,
2. Engager avec le Département de l’Isère une réflexion pour l’aménagement de l’entrée de Ville au niveau du carrefour du Chemin des Lônes, en boulevard urbain,
3. Clarifier la capacité de la noue à traiter une quantité suffisante d’eau pluviale,
4. Faire en sorte que le passage prévu pour permettre l’entretien de la noue de puisse être accessible aux piétons,
5. Aménager un giratoire au niveau de la rue Pierre et Marie Curie pour desservir le quartier du Grand Estressin,
6. Modifier la durée des feux au niveau du carrefour situé au confluent de la Sévenne afin de fluidifier le trafic sur le boulevard.
Informations sur l'idée soumise
Rubrique
Projet global
Auteur
Utilisateur 00029465
Date
mercredi 6 mars 2024 15:23
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