Vienne - Aménagement de la halte fluviale

Vienne et plusieurs autres communes de l’agglomération ont de tous temps vécu avec le fleuve. L’oubli du fleuve a été court et récent. Ce n’est pas une fatalité.
- Les transports, et aussi la pêche, l’agriculture, la vie urbaine, de nombreuses activités industrielles, les loisirs et des sports locaux étaient très liés au fleuve et à ses eaux.
- La situation a changé à partir du dix-neuvième siècle avec la canalisation progressive, l’industrialisation, les réseaux ferrés et routiers jusqu’à un éloignement dramatique entre la ville et l’eau lors de l’achèvement des grands travaux d’aménagement du fleuve et l’occupation des berges par les voies rapides, particulièrement à Vienne.
- Depuis une trentaine d’année, dans toute l’Europe, les villes fluviales conduisent d’importantes démarches de retour à l’eau, dans des perspectives d’aménagements de loisirs, des opérations de promotion immobilières valorisées par leur situation riveraine, des démarches environnementales de renaturation …
- Les activités et les usages véritablement liés à l’eau, la navigation, les sports nautiques, l’environnement des milieux aquatiques, restent souvent les parents pauvres de ces opérations.
Dans la concertation pour la halte fluviale, plusieurs interventions réclament pour Vienne une politique de reconquête des berges au profit des viennois, l’opposant parfois à la halte fluviale qui n’intéresserait que les touristes internationaux. Il est vrai que dans l’évolution historique évoquée ci-dessus, Vienne est allé très loin dans la distanciation entre ville-fleuve et a par-contre ensuite pris du retard dans le mouvement général de retour au fleuve. Les deux seuls endroits où la voie rapide (de caractère autoroutier) n’occupe pas toute la berge, les pieds dans l’eau et même au-dessus de l’eau, ce sont la halte fluviale et aussi l’extrême sud de la ville, où quelques espaces végétaux encadrent un tronçon de voie verte. Lors de la réunion publique, il a été dit que la situation de Vienne était stérilisée par le statut national d’axe stratégique de la RN7 qui empêche toute transformation de la voie sur berge.
Retrouver le Rhône à Vienne et plus largement avec l’agglo ?
Ne soyons pas trop pessimistes :
- Des évolutions sont possibles puisque Vienne a déjà pu aménager plusieurs carrefours qui interrompent la voie rapide, a pu développer un début de voie verte, et semble pouvoir aussi dans le projet de la halte réduire les surfaces routières. Ces modifications sont très lentes. Mais la ville de Nice ne vient-elle pas de demander le déclassement de la promenade des anglais, elle aussi axe stratégique ? Alors pourquoi pas à Vienne ?
- Et surtout, reposons cette problématique à sa véritable dimension : les divers aspects du retour au fleuve au profit de la navigation, au profit des piétons et des cyclistes, le développement des loisirs et activités nautiques, la qualité de vie pour les riverains, la renaturation des berges, etc., ces objectifs doivent-être étudiés et peut-être répartis tout au long des 25 Km de Rhône et pas seulement réalisés dans Vienne sur une seule rive. L’élargissement de l’approche à l’échelle de l’agglomération offrira des opportunités exceptionnelles pour une nouvelle vie fluviale dans tous ses aspects.
- Il semblerait qu’il n’y ait pas à Vienne d’association des habitants des berges, mais n’est-ce pas plutôt à l’échelle de Vienne-Condrieu agglomération qu’il faudrait créer une association du fleuve ? Regroupant tout à la fois les habitants des rives et les autres personnes attachées au Rhône ?