Vienne - Aménagement du cours Brillier

Historiquement, la vie s’organise perpendiculairement au fleuve, pas seulement le long des berges.
- Au moyen-âge et jusqu’à la période classique, à Vienne les façades du centre-ville plongeaient dans l’eau.
- La voie de transit, rue principale de la ville basse, était en retrait, c’était la rue de Bourgogne et la rue Bozon. Le schéma était le même dans le vieux Lyon.
- Des ruelles, des passages, des traboules, des ruisseaux, donnaient accès à de petits ports, toute la ville communiquait avec le fleuve.
- À Vienne à partir du dix-neuvième siècle, l’organisation longitudinale a prévalu avec les travaux d’endiguement, de canalisation, puis de voirie et de chemin de fer ; il s’agissait cependant dans un premier temps d’aménagements traversables par les piétons qui n’empêchaient pas l’accès au fleuve.
- C’est seulement dans la deuxième moitié du vingtième siècle que la logique des réseaux routiers devient absolutiste, s’impose à la ville et aux habitants avec une brutalité inouïe et coupe complètement toute relation entre la ville et son fleuve.
- Aujourd’hui, pour retrouver son identité fluviale, la ville doit rétablir ses axes Est-ouest jusque sur les berges.

Le cours Brillier, un axe majeur jusqu’au Rhône :
Dans son état actuel, le cours va en principe jusqu’au Rhône mais semble s’arrêter bien avant. Le paysage actuel du cours dépasse à peine le carrefour avec l’avenue général Leclerc. Au-delà, les constructions qui bordent le cours (l’immeuble Le Médicis et l’institution Robin au Nord, l’Office de tourisme au Sud) ne poursuivent pas les alignements et délitent la composition d’ensemble qu’avait tracée le plan Reymond en 1877. Puis sur la rive, la logique trop routière des aménagements balaye ce qui reste du paysage du cours et l’empêche d’atteindre le fleuve.
Le projet proposé pour le réaménagement du cours Brillier réaffirme la composition d’ensemble en ajoutant une ligne d’arbres centrale et en reconstituant les alignements latéraux. Les sols unis affirment aussi l’axialité en direction du Rhône. C’est très bien mais ça reste fragile du fait de la rupture des alignements de façades. Tout ce qui confortera l’axialité du cours et l’ouverture de son paysage jusqu’à l’eau sera bienvenu.
Quels autres aménagements amèneront ensuite la ville jusqu’au Rhône ?
- Une nouvelle traversée piétonne face à la tour-porche de l’église Saint-Pierre ?
- L’aménagement de la place Saint-Maurice jusqu’à l’eau ?
- La recomposition de la place Saint-Louis jusqu’au pont ?
- La mise en valeur de la petite place Pichat ?
- La restitution quelque part d’un petit port pour mettre à l’eau des barques depuis la ville ?
- des accès à l'eau depuis les quartiers d'Estressin et de l'Isle ?